Devenez praticien

Synapses Podcast : Le cerveau qui n'aimait pas changer

Feb 16, 2025

 

Transcription :

Je souhaitais profiter du passage à la nouvelle année pour aborder le thème qui est au centre de mon travail, qui est celui du changement. C’est aussi le moyen pour moi de redonner vie à mon podcast et d’introduire cette première saison de Synapses, dans laquelle nous allons découvrir ensemble ce qui rend le changement possible. 

 

Le thème du changement est universel et presque intrinsèquement lié à notre existence. Nous sommes des êtres  d’évolution, on se pose des questions et on a globalement tous et toutes cette envie d’avancer, de s’améliorer. En tout cas du point de vue cognitif, de la partie la plus évoluée de notre cerveau. Parce que tous les aspects de ce que nous sommes ne sont pas prêts à aller vers le changement, et c’est ce dont on va parler lors de cette première saison qui tournera autour de la capacité à changer, des pré-requis nécessaires à toute évolution dans nos vies. car il ne suffit pas de vouloir, pour pouvoir. 

 

Alors si vous n’arrivez jamais à tenir vos bonnes résolutions ; si vous avez tendance à procrastiner même lorsqu’il s’agit de réaliser vos rêves ou même à vous autosaboter, vous allez comprendre pourquoi vous avez ces comportements qui vous dépassent, mais aussi comment vous pouvez retrouver la liberté d’avancer. 

 

Bienvenue sur synapses.

 

—-

Le développement personnel, la croissance, le dépassement de soi sont des thèmes qui n’ont jamais autant été à la mode et ce n’est pas négatif, être dans une dynamique d’évolution et avoir envie de s’améliorer et quelque part de se détacher de ce qui ne nous convient pas dans notre manière d’être ou de nous comporter prouve qu’on est plutôt dans un mouvement d’expansion.

 

Mais dans quelle mesure est-ce que cette croissance peut devenir toxique et aller profondément détruire notre estime personnelle, nous mener à de faux buts, de faux projets qui ne sont pas tellement le reflet de qui l’on est vraiment mais d’une réponse aux attentes extérieures ; et puis aussi parce qu’on n’en parle jamais, est-qu’on devrait toujours croître ? 

 

Parce que si l’on se place du côté de notre nature, et lorsque je parle de nature je fais référence au fait que nous soyions des êtres dotés d’un cerveau, et que tout ce que nous sommes, au niveau le plus fondamental, est orchestré par ce cerveau, qu’il s’agisse d enos fonctions autonomes comme la respiration, al digestion, les clignements de nos paupières ; mais aussi nos pensées, nos émotions, nos réactions. Ce qu’on fait ou qu’on ne fait pas. Tout ceci, à son niveau le plus fondamental, provient d’une activation cérébrale.

 

D’un autre côté, changer, se transformer, faire autrement, ce n’est pas une chose pour laquelle la nature nous a préparés. 

 

En neurologie appliquée et surtout dans la sphère anglophone nous faisons cette distinction entre vieux et nouveau cerveau. Pour faire simple et court,  le vieux cerveau, c’est le garant de notre survie. Tronc cérébral, système limbique, ici se trouve le siège de nos réactions automatiques, de nos émotions. Et surtout il filtre toutes les informations que nous recevons de l’ensemble de nos systèmes sensoriels. Si ce vieux cerveau devait se résumer à une question, elle serait “suis-je en sécurité ?”. 

 

Le nouveau cerveau est quant à lui la partie évoluée de notre être, le cortex. C’est grâce à lui que nous évoluons, que nous sommes rationnels, que nous prenons du recul, et l’un de ses jobs principaux est d’inhiber le vieux cerveau. Il le fait quand il le peut,  seulement lorsque ce vieux cerveau est au vert. 

 

Et on est quelque part un peu pris au milieu de cette danse, entre un aspect de nous qui a fondamentalement envie de nous mener à une forme de réalisation, telle qu’elle soit, et cet autre aspect qui se fiche de nos grands projets et de nos grandes ambitions parc que sa priorité est de nous permettre de survivre, au sens propre mais aussi survivre émotionnellement, relationnellement etc. 

 

Et on n’a pas appris à se demander comment notre cerveau et notre système nerveux interprètent nos rêves, nos projets, ou juste sans aller vers de grandes choses, comment notre cerveau et notre SN interprètent 

 

Est-ce que vous vous êtes déjà demandé si changer cette habitude, même si vous n’en pouvez plus, ne représentait pas une trop grosse source de stress pour votre système nerveux ? 

 

Parce qu’en réalité c’est exactement cela qu’il se passe.

 

En intelligence neuro-somatique nous parlons du seau du stress. Nous avons tous et toutes une capacité à faire face au stress, cad une certaine quantité de stress que nous pouvons accueillir, traiter, évacuer sans que notre santé émotionnelle ou physique n’en pâtisse. 

 

Cette capacité est propre à chacun et elle peut évoluer tout au long de la vie. Donc les petits et grands stress que vous rencontrez au quotidien vont remplir ce seau, cette capacité. Soit vous avez les outils nécessaires pour les traiter et les évacuer, et le seau ne déborde jamais, le niveau se régule ; soit au contraire le niveau ne fait que monter, il y a de moins-en-moins de place pour contenir ce stress ou en accueillir de nouveaux, et là le cerveau doit trouver une solution. C’est à ce moment que le système nerveux, pour tenter de réguler ce stress, va créer une réponse, une réaction. Dans le concret de votre vie, c’est la réponse au stress. Alors on peut dire fight/flight/freeze/flop, mais on peut aussi être plus concret et juste dire anxiété, procrastination, autosabotage, pensées qui tournent en rond, scrolling compulsif sur les réseaux, addictions, incapacité à faire quoi que ce soit, inflammation, etc etc. Ce sont quelques exemples de ce que notre système nerveux peut être obligé de créer pour nous protéger du stress. 

 

Parce que si je suis anxieux, déprimé ou que j’ai mal partout, eh bien je vais avoir tendance à rester chez moi, à me couper de trop de stimulations, et je vais donc éviter de faire déborder ce stress.

 

Si j’ai la pulsion alimentaire ou la prise de substances, eh bien je vais avoir ce soulagement momentané qui va m’aider à faire baisser le stress. 

 

Ce que je veux dire par là c’est que rien n’est un hasard et qu’une réaction au stress est toujours l’expression d’un réel besoin du système nerveux. 

 

Et lorsque la réponse au stress se déclenche, le système nerveux exprime notre propre refus de respecter et  d’honorer notre capacité, Qu’elle soit physique, émotionnelle, énergétique etc. Combien d’entre nous envisagent leur vie et leurs projets en termes de capacité ? personne ou presque, parce qu’on ne nous a pas appris ce respect-là. 

 

Notre cerveau a beaucoup évolué, mais pas pour nous mener vers l’abondance ou vers le succès. Il a évolué pour nous permettre de toujours mieux survivre. 

 

Donc lorsque vous allez vous lancer dans votre nouveau projet et qu’au bout de quelques temps vous allez vivre peut-être de la démotivation ou une grosse anxiété ou que vous allez développer des stratégies d’évitement comme la procrastination ou une difficulté à vous faire rémunérer justement, vous allez avoir l’impression que vous avez un problème. Vous allez douter de vous ou de ce que vous souhaitez. Alors que le vrai problème, c’est que vous n’avez pas encore la capacité d”’aller vers ce changement.

 

Soit parce que cette situation représente trop de stress pour votre système nerveux. Soit parce que ça fait déjà trop longtemps que vous grignotez vos réserves physiques ou émotionnelles. Soit parce que vous essayez de pousser contre vos croyances fondamentales. Dans tous les cas, c’est que vous n’avez pas la place de vivre ce truc en plus, de l’accueillir dans votre seau ; et surtout que vous n’êtes pas outillé pour faire de la place et vous accompagner en douceur, et c’est pour cela que les pratiques neuro-somatiques que l’on utilise en Intelligence neuro-somatique sont le pivot de notre pratique, et ce qui rend le changement possible et sûr. 

 

Parce que soyons clair : tout changement est un stress au niveau cérébral puisque le cerveau fonctionne sur la prédiction. Les habitudes sont en fait des raccourcis du cerveau, des chemins d’activation qu’il connaît bien et qu’il active de manière automatique. Cette automatisation lui permet de conserver notre énergie, ce qui est un peu son deuxième grand job après le fait de nous garder en vie. 

 

Changer une habitude, ou s’autoriser de voir plus grand par exemple  coûte plus d’énergie au cerveau en le sortant de ses réactions prévisibles, et cela engendre donc plus de stress. Même si cette habitude est mauvaise pour vous. Ou même si le changement que vous aimeriez opérer vous permettrait de vivre la vie de vos rêves. Le cerveau, tout ça, il s’en fout.

 

Donc sans cette conscience de votre capacité, vous tombez. Tomber c’est aussi bien le burn-out, qu’au contraire être au top de la performance mais justement, ne plus rien savoir faire autrement qu’être performant, perfectionniste etc. Il y a énormément de dérégulation dans les success story d’aujourd’hui. 

 

Alors je vous invite peut-être à vous poser cette question, si vous sentez bien qu’une partie de vous résiste au changement, ou que vous freinez des quatre fers face à vos projets : est-ce que vous avez vraiment la capacité d’y aller ? Est-ce que c’est pas trop ? Est-ce qu'il n'y a pas un autre besoin plus urgent là qui est à écouter ? 

 

Je vous laisse avec cette réflexion. Dans le prochain épisode, sur le changement, nous parlerons des limites. En attendant si vous souhaitez en savoir plus sur l”intelligence neuro-somatique vous pouvez me retrouver sur nervoussystemwealth.com, et découvrir aussi mes programmes en ligne et ma formation exclusive professionnelle en Intelligence neuro-somatique.  A bientôt                                                             

Recevez mes prochaines publications !

Inscrivez-vous à ma newsletter pour recevoir en avant-première mes prochains articles et mieux comprendre votre cerveau.

En vous inscrivant vous m'autorisez à vous contacter par email. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment.